Manifeste de l’Arbre de Lumière
Le Manifeste de l’Arbre de Lumière est le projet de l’Ordre Druidique de Dahut gouverné par la vision de la Déesse Souveraine Dahut pour incarner la renaissance du paganisme en terres d’Europe.. En voici l’élan et la teneur.
L’Ordre Druidique de Dahut : un projet, une vision
L’Ordre Druidique de Dahut emploie consciemment le terme de druidisme pour sa référence à la dernière tradition religieuse polythéiste sur cette partie du sol européen, celle des peuples de langues celtiques.
Il ne prétend pas à un héritage de transmission directe avec cette religion, ni à une tentative de reconstitution à l’identique, mais à un héritage de projet : honorer les Dieux par un culte polythéiste au sein d’un cadre structuré, et à une reliance dynamique aux mêmes sources que ses sacerdotes : la Coutume, l’Awen et les Dieux, sources fondatrices d’une Tradition qui doit savoir se régénérer en permanence.
Il reprend également la structure fonctionnelle de leur classe sacerdotale, ainsi que certaines de leurs valeurs fondamentales et de leurs symboles.
Il souhaite par ailleurs dépasser les préoccupations de reconnaissance par des filiations horizontales humaines artificielles, en renouant avec la filiation verticale de la reliance avec les dieux, de l’inspiration par le sacré, de l’expérience partagée de la foi.
Il dénonce également notamment les syncrétismes comme les comportements égotiques et égocentriques, leur opposant la nécessaire cohérence religieuse et l’exigence sacerdotale d’entièreté et de service.
Son projet, répondant à un appel, à une nécessité impérieuse insufflée par les divinités, est de construire un nouvel ordre religieux polythéiste pour rappeler le sens profond du druidisme tout autant que renouveler la Tradition, et offrir à nouveau un cadre institutionnel aux druidisants.
Le druidisme : une religion naturelle
Le druidisme est une religion naturelle, dans le sens où chaque être naît païen, où il n’est besoin d’aucun acte sacré pour entrer dans la communauté druidique.
Elle est fondée sur le sentiment d’appartenance au monde vivant et de reliance aux Dieux et aux Déesses, et sur une tradition orale sans cesse remise en cause pour demeurer en harmonie avec l’évolution du monde et des divinités.
Ouvert et tolérant, le druidisme dépasse les notions morales de bien et de mal pour rechercher le sens de ce qui est juste. Il respecte profondément tous les êtres vivants (animaux – végétaux – champignons), leur libre-arbitre, leur unicité et leur entièreté.
La religion druidique se vit dans la simplicité, la confiance, l’écoute et l’émerveillement.
Elle promeut le courage, l’autonomie, la responsabilité, tout comme la curiosité et la solidarité.
Elle permet de se libérer des peurs, des paraîtres et des jugements et retrouver et développer instincts, intuition et inspiration.
Elle place en principes fondamentaux l’oralité de l’enseignement et de la transmission du sacré, ainsi que la primauté de l’expérience et de l’inspiration sur le dogme et l’érudition.
Une institution pour le druidisme
L’Ordre Druidique de Dahut est un groupe païen ancré dans cette vision claire du druidisme et porté par une foi profonde. C’est une structure connectée aux Dieux et Déesses et ouverte sur la société, qui ne s’arrête pas aux héritages du passé mais construit pour l’avenir ; une institution qui incarne et met en pratique le sens et le but premier de la religion : relier.
Relier les hommes et les dieux, c’est là son aspect sacré, et relier les êtres entre eux, c’est là son aspect profane.
En tant que sacerdotes, notre vocation est de cultiver la reliance, redonner vivacité et souffle vivant à la Tradition, soutenir la foi, servir le sacré, permettre son expression auprès des Êtres, et ainsi réinsuffler du sens dans leur existence.
Et en tant que communauté de croyants, solidaire et fraternelle, notre désir est de rayonner des valeurs païennes au sein de la société des hommes, en faire le terreau fertile pour que s’épanouissent les graines d’un nouveau projet de société qui les voit redevenir des sujets de relation autonomes, responsables et respectueux, et non des objets de consommation soumis et dépendants.
Nous souhaitons ainsi voir fleurir le courage, la confiance et la connaissance face à la peur, à l’ignorance et aux superstitions.
Deux associations qui concrétisent notre vision
Cette aspiration à rassembler autour de notre vision du druidisme une communauté de croyants active dans l’organisation du culte comme porteuse de projets au sein de la société, s’est concrétisée par la décision de créer deux association complémentaires, l’une cultuelle (ACODD) pour les aspects sacrés et l’autre mixte (Arantelle) pour les aspects profane, qui forment les structures principales de l’Ordre Druidique de Dahut.
L’ACODD est une structure conçue pour accueillir la richesse potentielle de chacun et accompagner les futurs sacerdotes, leur permettre soutien mutuel et partage d’expérience au sein des Collèges et Prêtrises. Elle constitue également un cadre garant d’une cohérence religieuse et de l’engagement des sacerdotes, comme de la défense des droits des païens (respect de la laïcité – lutte contre les dérives sectaires – lutte contre les discriminations pour motif religieux). Ses membres forment une communauté religieuse au sein de laquelle vivre et partager l’expérience du sacré, de la foi, et célébrer ensemble les divinités dans la communion et la reliance.
Arantelle de son côté a notamment pour objectifs le développement d’une autre approche de l’enseignement, vu comme un accompagnement respectueux, au sein des Écoles païennes, et du soin, conçu comme une approche globale, au sein des Maisons des Ovates. Mais également de la joie, de l’esprit festif et créatif, artistique autour du sacré…
Ainsi, autour du noyau des sacerdotes engagés, plusieurs sphères se déploient vers la société laïque, avec divers niveaux d’implication possibles, dans un esprit d’ouverture et de rayonnement.
« Il y a peu j’ai planté les graines d’ombre qui ont donné naissance à l’Arbre de Lumière qu’est l’Ordre Druidique de Dahut. Enraciné dans l’humus fertile de l’héritage du passé, il a également besoin de la lumière de l’inspiration de l’Awen et des divinités pour développer le tronc puissant de sa communauté païenne fraternelle et solidaire. En son sein coule la sève nourricière, qui transforme et véhicule les nutriments de l’humus comme l’énergie de la lumière : les sacerdotes, interfaces entre les divinités, l’Awen et les êtres, et recréateurs permanents de la Tradition. Cet arbre incarne et rayonne de la foi et des valeurs païennes auprès du reste de la société. Il prodigue avec générosité les pommes rouges de la connaissance et de la guérison, nourriture lumineuse pour les êtres, comme la protection de ses rameaux, la douceur de son ombre.
Il est mon projet, ma vision, mon présent pour tous les êtres, et mon souhait le plus cher est de le voir investi par tous ceux qui se sentiront proches des valeurs païennes ou portés par la foi. »
Yavanna, dirigeante de l’Ordre Druidique de Dahut
* Les termes marqués d’un astérisque font l’objet d’une notice dans le lexique.