Catégorie : Tradition

Une roue solaire pour le Solstice d’été

Une roue accrochée à un mât

En Neved a été célébré le Solstice d’été de la Roue 3. À l’occasion de cette fête solaire, le Prêtre Barde Taliesin a fabriqué un mât pour y disposer une couronne à décorer au cœur du rituel qui a fait office de roue solaire.

Un mât planté dans la terre et une couronne pour une roue solaire.
Photo : Aurélie Scouarnec (tous droits réservés).

Le mât, peint avec des couleurs que l’on peut associer psychiquement au feu, a été fabriqué à partir d’un tronc de chêne au bout duquel fut planté une tête de Belenos récupérée d’un ancien bâton décoré et qui était laissé de côté. Une couronne fabriquée à partir de buchettes a été accrochée via des fils et décorée avec une cordelette aux couleurs de Neved, dont l’expression du feu est majeure dans ce pagus. Il fut planté dans la clairière où eu lieu la cérémonie. Et tous les participants ont été invités, en la présence de Belenos qu’ils sont venus honorer, à accrocher un ruban sur la couronne.

On décore le Mât de Belenos et sa roue solaire
Photo : Aurélie Scouarnec (tous droits réservés).

Une roue solaire décorée de rubans chaleureux

Puis le mât à été sorti du cercle sacré pour être ramené dans le monde des hommes et planté sur les lieux des festivités profanes de ce Solstice d’été qui fut mémorable.

Mât de Belenos dans un jardin

Exaltation bardique et fondation du Collège des Bardes

exaltation bardique

L’Ordre Druidique de Dahut est fier d’annoncer l’exaltation du Barde Taliesin et la fondation du Collège des Bardes.

En effet, au lever du jour de Brigia de la Roue 3, sous le couvert bienveillant des bois de Neved, la Déesse Brigantia a reconnu et béni l’exaltation bardique de Taliesin. Il est ainsi officiellement devenu Barde devant les Divinités, et cette exaltation est inscrite dans les registres de l’ODD.

Fort de cette reconnaissance par Brigantia et sous son impulsion, le premier acte de Taliesin en tant que Barde a été de fonder le Collège des Bardes de l’Ordre Druidique de Dahut. Celui-ci a pour fonction d’accueillir les futurs cheminants Bardes pour soutenir le renouveau serein de la Tradition et en conserver les fruits.

Cette tâche nécessite exigence et cohérence, engagement sacerdotal total et dynamique. Car la Tradition pour être revivifiée doit s’affranchir de toute passivité, fixité ou inertie, comme du poids des spéculations symboliques ou des héritages poussiéreux. Pour cela les Bardes se doivent de demeurer ancrés dans les pagus et connectés aux Dieux et des Déesses, dans l’écoute et la reliance.

Emblème du Collège des Bardes de l’ODD
Emblème du Collège des Bardes de l’ODD

Ainsi désormais toute personne intéressée par ce chemin exigeant mais exaltant est invitée à entrer en contact avec Taliesin (taliesin@druidisme.fr), responsable du Collège des Bardes.

Découvrez son site Les Chants du Barde.

Le calendrier païen : entre retour aux sources du fond et modernisation de la forme

Le calendrier païen qui a été réinstitué par l’ODD est un outil fondamental dans l’approche des rituels et cérémonies druidiques. Mais il est aussi capital pour les personnes désireuses de renouer avec les cycles naturels et de se mettre à leurs rythmes. Ce calendrier diffère de tous les autres, y compris ceux des païens de l’Antiquité. Et pourtant il n’est rien d’autre que la traduction moderne d’un retour aux sources, selon la volonté des Dieux et des Déesses de revenir à l’essentiel : s’harmoniser avec les forces de la Nature et avec les cycles de l’univers.

calendrier païen druidique moderne

D’aucuns se seront sans doute posé la question du décalage progressif, dans le calendrier païen mis en œuvre au sein de l’Ordre Druidique de Dahut, de certaines fêtes druidiques au regard de dates ou d’intervalles de temps du calendrier chrétien couramment retenues jusqu’à présent. Ou encore de l’intégration de fêtes et de cérémonies ou de l’usage de noms relativement « inédits ». Pour mieux comprendre les raisons de ce remaniement du calendrier opéré par les sacerdotes de l’ODD (et toujours en cours), il est intéressant de se pencher sur ce qui a constitué l’élément déclencheur de ce travail : la détermination des dates des grandes fêtes sacerdotales.

Des célébrations au rythme et au contenu figés par les hommes

En effet, on constate, notamment dans la culture religieuse celte, une fixation des grandes fêtes sacerdotales sur des points particuliers de l’année solaire. Fait sans doute dû à l’inscription de cette culture dans une civilisation marquée par l’agriculture et l’élevage, et donc très sensible aux rythmes saisonniers. Ceci à tel point que ces fêtes, normalement indépendantes des rythmes solaires, ont probablement peu à peu pris une connotation saisonnière et se sont trouvées « figées » dans le cycle solaire par la volonté humaine dans une configuration correspondant à des échos symboliques pertinents pour ces peuples. Ce choix peut ainsi trouver une explication possible (mais ce ne sont là que supputations, nous n’aurons probablement jamais le fin mot de l’histoire) dans des correspondances de cet ordre : placer la fête de la désincarnation après l’équinoxe d’automne, au moment où les jours raccourcissent et où l’Autre-Monde est en phase de rapprochement avec notre monde ; la fête de la Vie au moment de la naissance des animaux d’élevage ; la fête de l’incarnation, éminemment en lien avec la sexualité, au moment du plus fort épanouissement des fleurs ; la fête de la Mort au moment des premières récoltes de végétaux… Cela est venu s’inscrire dans le cadre d’un calendrier soli-lunaire cherchant à concilier les rythmes de Belisama à l’intérieur de l’année solaire et marquant la volonté des hommes de maîtriser ces rythmes au sein d’un calendrier qui se répète d’année en année, avec des fêtes au contenu prévisible, et de plus en plus influencé par le contexte saisonnier de leur position arrêtée dans l’année solaire.
Cette volonté de maîtrise qui a figé le calendrier des fêtes reflète un éloignement progressif de l’écoute des divinités, notamment Aînées, au profit d’un désir de maîtrise du sacré par les hommes, et plus précisément les sacerdotes de l’Âge du fer. Cette dérive s’est encore renforcée à l’époque contemporaine avec d’une part la volonté de faire coïncider les dates des fêtes avec un jour spécifique d’un calendrier inspiré par une autre religion, en l’occurrence le calendrier chrétien grégorien (en fixant par exemple la fête de la désincarnation, appelée alors Samonios ou Samhain, au 1er jour du mois de novembre), et d’autre part le choix d’organiser ces fêtes non pas aux dates précises, mais au moment le plus proche qui soit confortable pour les hommes, en l’occurrence les fins de semaine, soumettant ainsi le culte des divinités aux contingences humaines…

La nécessité d’une réforme pour retrouver le sens sacré et une forme moderne

Faut-il pour autant suivre aveuglément l’un ou l’autre de ces héritages successifs manifestement de moins en moins « reliés » et de plus en plus profanes ? N’est-il pas plus juste de les remettre en cause en se mettant à l’écoute des résonances au fil des Roues pour retrouver la fluidité des rythmes dictés par les Dieux et Déesses ? C’est la position que nous avons choisie au sein de l’Ordre Druidique de Dahut.
En effet, nous avons été peu à peu déconcertés par l’éloignement, voire l’incohérence, que nous avons ressenti, au sein de notre expérience religieuse, entre les différents modèles calendaires existants, hérités d’un passé plus ou moins lointain, et ce que nous percevions venant de la sphère divine. Et cela tant au sujet des moments des fêtes, que de leur contenu, ou encore dans la nécessité de célébrations et de rites manifestement perdus (ou volontairement abandonnés ?) au cours des âges.
Nous nous sommes alors attelés, en accord et en reliance avec les divinités, à un travail de retrouvaille et de remaniement tant des rythmes que des thématiques, dans la juste mesure de ce qui s’est trouvé figé et « humanisé » au fil du temps. Nous avons ainsi dépouillé peu à peu l’ensemble de ces héritages divers des fioritures, superstitions et du poids du passé pour ne conserver que l’essentiel dans sa simplicité et la résonance de la justesse. Ensuite, partant de là, nous laissons les « creux » se combler au fil des cérémonies, par l’écoute, le lâcher prise, l’expérimentation, la reliance active en somme avec les divinités. Du moins pour les aspects purement sacrés.
Car la créativité des hommes a vocation également à s’exprimer pour réhabiller le champ du sacré de la parure de la modernité. Ainsi de Roue en Roue le calendrier s’étoffe et nos célébrations se font plus complètes, riches d’une complexité sacrée retrouvée et marquées par les variations nées des nuances apportées par les participants, les impératifs sacrés, la saison…

Belenos et Belisama dont on voit ici les symboles sont au coeur du calendrier païen

La danse de Belenos et Belisama fondatrice de la structure calendaire et garante de la vitalité des cérémonies

Ce travail a abouti notamment et en premier lieu à la constatation de la nécessaire mobilité des fêtes lunaires par rapport aux saisons de l’année solaire. Nous en avons d’abord senti la nécessité impérieuse, guidés par la grande maîtresse des rythmes, Belisama, puis nous en avons compris le sens au regard du chemin des êtres et de la Tradition.
En effet, le décalage progressif des quatre grandes fêtes sacerdotales par rapport aux saisons de l’année solaire et aux autres fêtes répond à la nécessité pour les païens d’expérimenter le sens de ces cérémonies en résonance avec les différentes saisons et fêtes des divinités. Ainsi tout au long d’un cycle d’un peu plus de 20 ans, ces fêtes sont célébrées durant la saison claire comme la saison sombre, en écho avec des jours et des nuits de longueur variable, avec des moments différents des cycles de vie, de reproduction et de mort des Êtres, permettant à ces derniers de vivre toutes les facettes possibles de ces fêtes.
Cela oblige par ailleurs à se mettre à l’écoute à chaque Roue qui passe des nouvelles « pertinences » quant à l’organisation de ces fêtes, et donc de ne pas les enfermer dans une reproduction à l’identique qui figerait peu à peu la Tradition. Cette mobilité des fêtes de la désincarnation, de la Vie, de l’incarnation et de la Mort, imposée par les rythmes relatifs de Belenos et Belisama (Soleil et Lune), est facteur d’évolution, garantie de la créativité des Êtres dans leur mise en œuvre, de l’écoute des sacerdotes durant leur déroulement, du renouvellement d’une partie de la Tradition au final. Elle est déstabilisatrice de tout enfermement dans une routine contraire à l’esprit païen, vivant et ouvert.
Cette danse entre les rythmes lunaires et solaires qui donne ainsi toute sa richesse au calendrier druidique est notamment illustrée par l’animation de l’article qui présente la représentation visuelle de la Roue druidique, dont trois exemplaires sont téléchargeables en bas de la page sur le calendrier païen.

Pendentif de Belenos avec un calendrier paien druidique

Des noms revus pour le calendrier païen d’une religion druidique moderne

Parmi les dernières avancées de ce travail s’est trouvée la nécessité de déterminer de nouveaux noms pour les grandes fêtes sacerdotales. Nous avions au départ repris des dénominations en lien avec des référentiels du passé désormais caducs au regard de la structure revue du calendrier. Par exemple Samonios, inspiré du nom d’un mois gaulois (Samon) fixe au regard de l’année solaire, là où la fête de la désincarnation a retrouvé sa mobilité.
Cette question des noms des fêtes ne touchant pas directement au domaine sacré, nous avons fait appel à notre créativité et laissé l’inspiration nous guider. Au final nous avons choisi de nous baser à chaque fois sur le nom de la divinité propre à la tradition européenne honorée lors de la fête et qui n’a par ailleurs pas de fête propre.
On trouve ainsi : Brigia pour la fête de la vie, anciennement Imbolc, où l’on honore entre autres Brigantia ; Dagdia pour la fête de l’incarnation, anciennement Beltaine, où l’on honore entre autres Dagda ; Lughia pour la fête de la mort, anciennement Lughnasad, où l’on honore entre autres Lugh. Concernant la fête de la désincarnation, anciennement appelée Samonios, comme elle est également fête des ovates et fin et début de la Roue, et à ce titre en lien avec toutes les divinités et potentiellement totalement polycultuelle, nous avons choisi de l’appeler tout simplement Omnia, pour « tous ».Ces noms n’épuisent pas la signification de chacune de ces fêtes, bien sûr, mais ils confèrent une cohérence d’ensemble et une sonorité moderne à ce quatuor qui rythme la Roue.

C’est là une œuvre qui est loin d’avoir trouvé son aboutissement. Il faudra bien des Roues pour percevoir toutes les nuances des cérémonies, en saisir les subtilités, et voir émerger celles dont la périodicité dépasse le cadre de la Roue, pour s’inscrire dans des cycles plus larges.

Lire en complément : le fonctionnement du calendrier druidique de l’Ordre Druidique de Dahut.


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Un rite païen récupéré et détourné par le christianisme…

rite païen détourné par le christianisme
Quand le gros titre d’un journal est un lapsus révélateur…

La Prêtrise de Cernunnos, rattachée au Conseil sacerdotal de l’Ordre Druidique de Dahut, tient à réagir à l’organisation de certains pardons, où le prêtre catholique bénit les animaux, comme en témoigne cet article du Télégramme (édition de Châteaulin du 11 avril dernier – cf. photo ci-dessus).

En effet, malgré la dénégation du prêtre concerné (« Ce n’est pas un rite païen. Ceci fait partie de la vie de l’église », dit le Père Longo lors du récent pardon de Saint Nicodème), ce type de rite est un détournement d’une célébration païenne par le christianisme. Il est d’ailleurs intéressant de noter le titre choisi par Le Télégramme (consciemment ou pas ?) : « bénis des Dieux », et non « bénis par Dieu »…

La célébration païenne en question est la Bénédiction des Animaux, effectuée par les Prêtres de Cernunnos à l’occasion de Dagdia et de la fête de Cernunnos dans le monde vivant. Cette cérémonie concerne tous les animaux, êtres humains compris, et se fait dans le plus grand respect de leur être, dans leur entièreté, et sans considération de supériorité des êtres humains sur les autres animaux. Elle célèbre aussi la Vie et notre état de Nature.

Or si l’on observe les mots employés notamment par le prêtre, mais aussi par les fidèles, pour évoquer ces bénédictions en marge de pardon de chapelle, il s’agit là d’un rite qui est manifestement fondamentalement organisé pour honorer le Dieu chrétien plus que pour réellement bénir les animaux.
Ainsi, à l’occasion du dernier pardon de Lospars (cf. Télégramme du 26 mai 2015 dernier), le Père Longo avait dit que le pardon servait à « rendre grâce à Dieu, et non aux animaux, pour cette création magnifique qu’il met à notre disposition. » Et la conseillère municipale Anne Dietrich de renchérir lors du dernier pardon de Saint-Nicodème : « Ce n’est pas pour bénir les animaux en tant que tels, mais plutôt bénir les richesses obtenues grâce au travail de ces animaux. »
On constate donc clairement une instrumentalisation des animaux, expression d’une culture de la domination de l’homme sur la nature. L’animal est un objet de consommation, soumis à l’être humain et tenu de le servir, et non, comme dans la conception païenne que l’ODD et la Prêtrise de Cernunnos défendent, un sujet de relation respecté comme un égal.
La mention d’une anecdote concernant un des patrons de la chapelle Saint-Nicodème, Saint Éloi, vient cruellement souligner ce point, puisqu’il est rappelé que selon la légende, il « n’hésita pas à scier la jambe d’un animal rétif pour le faire travailler plus vite ». N’est-il pas difficile d’imaginer patron plus inapproprié pour une bénédiction respectueuse des animaux ?

Nous ne pouvons en conséquence de tout cela que désapprouver vivement cette récupération manifeste de la Bénédiction des Animaux par le clergé catholique, qui de plus détourne totalement l’esprit du rite initial.

Qui est le dieu Cernunnos ?

Le druide et son image écornée

faux druide média

L’Ordre Druidique de Dahut souhaite manifester son vif mécontentement face au récent buzz médiatique qui a été fabriqué autour d’un soi-disant druide venu pallier à l’absence de médecins dans une ville des Côtes d’Armor en détresse (lire l’article sur le Télégramme du 16 mars 2016).

Tout en comprenant l’objectif premier d’un tel montage médiatique, qui était d’attirer l’attention sur la désertification médicale dans les campagnes, ce qui est effectivement alarmant et mérite d’être dénoncé, l’Ordre déplore le choix qui a été fait d’utiliser, en lien avec l’image du charlatan, celle du druide, déjà sujet à d’énormes fantasmes et amalgames.

On doit malheureusement bien reconnaître l’existence de charlatans manifestes qui s’approprient abusivement les dénominations de druide, shaman, prêtre, etc., et l’Ordre Druidique de Dahut est le premier à dénoncer toute dérive sectaire et/ou théologique. Cependant, il n’est pas acceptable pour autant qu’un maire, représentant de la République laïque, tout comme les médias, cautionnent publiquement cette association d’idées et choisissent d’utiliser le terme de druide appliqué à un personnage manifestement charlatan ou à tout le moins fantaisiste. En effet, cela représente un manque de respect profond pour la fonction sacerdotale du druide (pédagogue, théologien et scientifique chercheur), et le sérieux de la démarche religieuse des polythéistes druidisants.

Tout en étant prêt à considérer qu’il s’agit là au mieux d’une maladroite manifestation de l’ignorance des personnes concernées au sujet du druidisme et de la religion polythéiste, et non d’un dénigrement conscient, l’Ordre regrette précisément que le terme de druide ait été employé avec légèreté et sans aucune recherche préalable, entretenant ainsi superstitions et amalgames.