Auteur/autrice : Taliesin

Le logo de l'ODD en flamme

Des néo-druides diffament l’Ordre Druidique de Dahut

: Des néo-druides diffament : on voit le logo de l'ODD en flamme

Des néo-druides diffament notre Ordre ? Oui, vous avez bien lu… Nous voilà contraints de faire un communiqué face à des assertions sans fondements, des insultes et des mensonges.

Depuis plusieurs mois, sur les réseaux sociaux, Facebook en particulier, sur le site druidisme.eu ainsi que dans la presse, l’Ordre Druidique de Dahut est sujet à des insultes et diffamation par des individus se réclamant du druidisme et de la « druidité ». Ces contradicteurs, qui ne supportent pas que notre approche du druidisme soit différente de la leur, cherchent ainsi à nuire à la réputation de notre institution, certains s’autorisant même à insulter et porter atteinte à l’honneur de l’un de nos sacerdotes.

En conséquence, nous tenons dans ce communiqué dans un premier temps à dénoncer ces insultes et diffamations, et dans un second temps, à rétablir les faits au regard de certains propos mensongers et accusations sans fondements.

Des propos insultants et diffamatoires :

Nous déplorons ainsi les propos insultants et diffamatoires tenus par Druidos Uindicaruos « Représentant de la Cantia Uassoi Deuion. Odaccos du Nemeton Sentu Uindogenos » dans son post sur Facebook daté du 29 avril 2023 (https://www.facebook.com/uindo.caruos.7/posts/pfbid0oX5ahpvMnTV4VyfEmF7RoioB4w1sUGh2ghy8ykQRJmRn5CS8yoi7BGyLJQCBR7ZWl) :

« J’écris ce statut pour vous faire part d’une nouvelle importante, l’an dernier notre frère le grand Druide de Bretagne Morgan de la Gorsedd nous a informé qu’un groupe d’escroc pseudo- druidique s’était emparé du nom de domaine « druidisme.fr ». Il est évidemment catastrophique que ce genre de chose ait pu arriver. Cela est d’autant plus désolant, que ces gens font payer très cher, de pseudos-expériences ou des rituels qui n’ont rien de druidique. Ce qui leurs servent de doctrine est un abominable embrouillamini de noms de divinités et d’entités venues d’un peu partout, de concepts vaseux, il y a là tous les ingrédients d’une dérive sectaire extrêmement inquiétante et dangereuse. Nombre d’entre nous, quand la nouvelle a été diffusée, étions d’accord sur le danger que représente une telle dérive. Ces gens salissent, discréditent l’image du Druidisme et leur malfaisance peut nous porter tort à tous. »

Ces termes virulents (escroc, catastrophique, abominable, vaseux, dérive sectaire, inquiétante, dangereuse, malfaisance…) utilisés pour désigner notre institution, déposés ainsi sans preuve ni explication d’aucune sorte, sont particulièrement choquants et portent gravement atteinte à notre honneur.

Plus bas en commentaire de ce même post qui parle donc bien de l’Ordre Druidique de Dahut, apparaît Druiis Auetos. Celui-ci, dans sa « Chronique Critique N°17 », fait référence, sans le nommer, à Taliesin à l’époque où il était Mac Fuirmid gérant une clairière druidique dans l’Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier. Auetos insulte Taliesin et le ridiculise :

« Lui, sans détour, annonce tout-de-go la facture. Avec lui, rien ne s’achète mais tout se vend. Une séance de câlinothérapie ? 50 €. C’est cher, oui, mais en prime vous aurez le plaisir de repartir avec les odeur de dessous de bras de ce grand-druide, adepte des toilettes natures, du lavage à sec et du déodorant coup-de-vent. De même que ses congénères il vous fait druide en deux temps, trois mouvements mais surtout en trois chèques et deux versements. En fait, en y regardant bien, ce bougre-là n’est rien d’autre que l’enfant dégénéré d’un « druidisme » tératogène tout aussi dégénéré ne pouvant, dès lors, que créer des monstres dégénérés ».

Ces propos insultants et gratuits envers l’un des sacerdotes membres de notre institution sont honteux de la part de quelqu’un qui se dit être druiiis.

D’autres insultes sont aussi visibles sur la page facebook de Taliesin où Marc Durand (Beleginos) se permet de lui manquer de respect en le traitant de « escroc débile en pleine fantasmagorie autovalorisante », insulte « likée » par Per Vari Kerloc’h et Solenn Ar Gloaheg de la Gorsedd de Bretagne. https://www.facebook.com/marc.durand.1656?comment_id=Y29tbWVudDoxMDY3MjQyOTE0MDMxNTY4XzEwNjc0NjkwNzQwMDg5NTI%3D

Des faits mensongers et des accusations graves :

Mais au-delà de ces insultes envers notre institution et l’un de nos sacerdotes, les passages du post du 29 avril 2023 font également mention de faits mensongers et d’accusations graves à propos desquels nous souhaitons rétablir la vérité.

Tout d’abord, l’affirmation « il y a là tous les ingrédients d’une dérive sectaire » est une accusation extrêmement grave, portée sans aucune preuve, alors même que nous sommes précisément soucieux de nous inscrire, en tant qu’institution religieuse responsable, dans la lutte contre les dérives sectaires, en concertation notamment avec la Miviludes.

Ils écrivent également : « ces gens font payer très cher, de pseudos-expériences ou des rituels qui n’ont rien de druidique » et « Lui, sans détour, annonce tout-de-go la facture. Avec lui, rien ne s’achète mais tout se vend. » ;  « il vous fait druide en deux temps, trois mouvements mais surtout en trois chèques et deux versements ».

Par ailleurs, dans un article d’AgoraVox https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/les-druides-ne-sont-pas-reellement-247001 , Uindocaruos écrit : “Le public cherchant la distraction, et la cérémonie faite pour soulager un compte en banque, les deux sont forcément liés, voire des Druides habillés en arbre dans la forêt de Brocéliande, à 50€ par personne, histoire de vivre une aventure épique digne du Seigneur des anneaux… d’autres mélangeant spiritualité et développement personnel, d’autres qui vous offrent l’opportunité de toucher des arbres, leur parler et se faire bénir par un prêtre au Dieu cornu (je fais référence à l’ODD, bien entendu [Ordre Druidique de Dahut]) payant aussi

Également, sur le site druidisme.eu, l’Ordre Druidique de Dahut se trouve pointé du doigt nommément sur la page (https://www.druidisme.eu/page-blanche/ ) qui a pour but de « Mettre en Garde Contre les Faux Druides et les fausses assemblées druidiques », et invite à être attentif à un ensemble de signes : « Manque de Références Fiables ; Promesses Trop Belles pour Être Vraies ; Absence de Transparence ; Commerces Excessifs », sous-entendant par-là  que notre institution manifeste ces signes et doit donc être considérée avec méfiance, car étant une « fausse assemblée druidique », ce qui est une atteinte à notre honneur et au sérieux de notre institution. La grille tarifaire des prestations que l’association Arantelle pratique pour certaines prestations profanes est d’ailleurs reproduite sur cette page du site. Sans doute dans l’intention de prouver que nous pratiquons un « commerce excessif » ?

Ces accusations concernant des détournements, abus financiers et monétisation du sacré, sont tout aussi graves que les insultes proférées à notre égard, d’autant plus qu’elles sont sans fondements, et on les retrouve malheureusement relayées dans la presse.

Des propos diffamants rapportés dans la presse :

L’Ordre Druidique de Dahut tient ainsi également à faire valoir son droit de réponse concernant l’article paru dans Le Poher du 19 Avril 2024 et intitulé « Bientôt une charte officielle ? ça barde chez les druides ! » ( https://www.lepoher.fr/bientot-une-charte-officielle-ca-barde-chez-les-druides/ ) En effet, nous déplorons l’absence de respect de la déontologie journalistique dans cet article, qui rapporte des propos faisant état de faits non conformes à la réalité, sans que vérification et débat contradictoire n’ait été mis en œuvre, le journaliste n’ayant pas daigné s’informer sur notre institution, ne serait-ce qu’en consultant notre site internet, ni nous contacter.

Nous faisons notamment référence à ce passage de l’article sus-mentionné :

« Dans son viseur [de Per Vari Kerloc’h], on trouve ainsi un surprenant Ordre druidique de Dahut, qui se présente, comme un « ordre religieux païen et polythéiste, fondé pour rayonner des valeurs de la Tradition, honorer les Dieux et les Déesses et accompagner les laïcs* sur le chemin de l’Être ». Or, selon le Gorsedd de Bretagne, on est ici « face à des gens complètement déconnectés, notamment sur le nom des fêtes celtiques traditionnelles. L’une de leurs membres a pris un nom tiré d’un roman de Tolkien ! Cela ne correspond à rien par rapport aux traditions galloises ou irlandaises… » Cependant, ce qui dérange le plus le grand druide de Bretagne, c’est une certaine exploitation financière de la chose. « Ils vendent des goodies druidiques et sollicitent constamment la générosité de leurs « croyants ». Ils proclament avoir inventé des moyens de communiquer avec les arbres et les animaux domestiques, le tout pour un tarif… conséquent. Sans compter les stages payants. » Un mouvement qui apparaît donc comme très « intéressé », voire mercantile, tout en vouant porter un « projet de société druidique »… »

En conséquence, nous tenons maintenant à rétablir les faits quant à ce qui est dénoncé dans les propos rapportés dans cet article, ainsi que dans les propos de Uindicaruos, Auetos, et sur le site druidisme.eu :

Concernant les associations de l’ODD et la gestion financière :

Per Vari Kerloc’h, chef de la Gorsedd de Bretagne, sous-entend que nous manipulons les personnes dans l’objectif de leur soutirer de l’argent. Cela sous-entend donc selon lui que nous sommes des « escrocs » comme le dit de son côté Druidos Uindicaruos, qui cherchons à tromper (« pseudos-expériences ») les personnes dans l’unique but vénal de faire du profit.

De tels propos sont une atteinte à notre honneur et au sérieux de notre institution.

En effet, nous avons toujours été clairs et transparents concernant la structuration de nos activités et l’usage qui est fait des fonds reçus. La création de deux associations a été pensée dès le départ de nos activités dans le but de séparer le profane (Arantelle) du sacré (ACODD).

Il suffit de consulter le site internet de l’Ordre Druidique de Dahut pour obtenir des renseignements à ce sujet.

L’association laïque Arantelle propose ainsi des prestations (conférences en ligne, balades guidées), et vend en ligne les numéros de la revue La Voix d’Ys et des goodies.

Également, comme de nombreuses autres associations, elle a un comité des fêtes, pour la gestion des festivités en marge du culte : dans ce cadre, les repas et les consommations en buvette sont payants.

Les bénéfices de ces activités profanes servent au fonctionnement de l’association et au développement de ses projets. Cette association est à but non lucratif, les administrateurs sont bénévoles, et les personnes salariées le sont pour assurer les activités de prestation.

En revanche, l’Ordre Druidique de Dahut ne fait JAMAIS payer quoi que ce soit en lien avec le culte et le religieux. L’accès aux cérémonies est public et gratuit, ainsi que le suivi des cheminants, les initiations, les bénédictions… Nous ne faisons jamais rien payer à nos fidèles et invités en ce qui concerne l’aspect religieux de nos activités, même si parfois ils nous font des dons ponctuels.

En effet, toute personne qui le souhaite peut faire librement un don à notre association de culte pour nous soutenir. Cet argent constitue un soutien matériel bienvenu, qui permet d’éviter que l’investissement financier pour l’organisation des célébrations incombe aux seuls sacerdotes. Les dons faits à l’ACODD (Association de Culte de l’Ordre Druidique de Dahut) servent ainsi notamment à financer déplacements et consommables en lien avec les cérémonies publiques.

Par ailleurs, les personnes peuvent adhérer à l’ACODD ou à Arantelle ou aux deux, selon leur degré d’implication dans nos activités et leur souhait de soutenir nos projets. Cette adhésion se traduit par le paiement d’une cotisation, et ces fonds sont alloués au fonctionnement de chaque association selon ses buts.

Il est important à ce sujet de rappeler que l’adhésion à l’ACODD n’est en aucun cas exigée pour participer à une cérémonie, ou bénéficier d’un acte sacré, non plus que l’adhésion à Arantelle pour bénéficier d’une prestation.

Concernant les allégations au sujet de certaines de nos pratiques :

Nous ne proclamons en aucune façon « avoir inventé des moyens de communiquer avec les arbres et les animaux domestiques », ainsi que le formule Per Vari Kerloc’h.

Ce sont des choses qui se pratiquent déjà sous diverses dénominations (communication animale, bain de forêt…) . Notre approche est seulement orientée et nourrie par la spiritualité païenne et druidique. Nous appelons cela la « reliance » avec le monde vivant, animal ou végétal.

Les prestations proposées dans le cadre de la “sylvareliance” ont pour objectif de transmettre aux personnes quelques techniques pour favoriser cette reliance et se mettre en relation avec le monde végétal. Il est à noter que ces prestations n’ont rien de sacré ni de religieux, ni aucune prétention thérapeutique.

Concernant l’ “animareliance”, il s’agissait d’un service de communication animale destiné à permettre aux personnes de mieux comprendre leur animal de compagnie, mais il n’est plus proposé actuellement car il est vite apparu peu pertinent.

Les prestations dans les terroirs de Bretagne en compagnie de sacerdotes (balades druidiques) sont des prestations culturelles, profanes qui sont l’équivalent de ce qui pourrait être partagé dans un livre, si ce n’est que cela se fait à l’oral, en extérieur, au cours d’une promenade à pied. En aucune façon, l’approche n’est cultuelle ni religieuse. Elle est purement culturelle, parfois spirituelle, avec le point de vue d’un druide sur l’histoire des lieux, des réflexions sur la pluralité des mondes, sur les sciences, le monde et les divinités. Durant ces balades, sont aussi évoqués les druidismes d’aujourd’hui et la résonance païenne des lieux visités derrière le vernis chrétien.

Il est intéressant de se demander pourquoi nous critiquer sur ce point si ce n’est purement pour nous discréditer, dans la mesure où d’autres groupes druidiques ont eux-mêmes des druides qui écrivent des livres sur leur druidisme et en font la promotion – certains livres étant un manuel de « rituels d’initiation » pour devenir druide seul – pratiquent la musique au nom de la Tradition tout en étant des intermittents du spectacle, produisent des objets artisanaux et les vendent, font des soins énergétiques, font des escapades payantes sur les côtes de granit rose, pratiquent l’astrologie ou encore le reiki tout en ne cachant pas leur obédience ? Certains ovates, bardes, druides de l’OBOD (Organisation des Bardes, Ovates et Druides) proposent ainsi des prestations en lien avec leurs pratiques druidiques (jusqu’à des “soins druidiques” !) et/ou en lien avec les divinités sur Instagram. Or les groupes et individus pratiquant ces actes commerciaux parfois à la limite de la légalité ne sont pas dénoncés par les partisans de la “druidité”…

Il nous paraît enfin important de rappeler qu’à l’époque où certains de nos sacerdotes faisaient partie d’un autre groupe druidique appelé Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier (ADCS), groupe qui participe d’ailleurs à l’écriture de la charte druidique dont il est question dans l’article du Poher, ils étaient tous deux artisans et vendaient tissages, peintures et sculptures sur bois au nom de la Tradition druidique aux Ateliers de l’Awen à Locronan. Or ils n’ont jamais été critiqués pour cela : au contraire, ils étaient même encouragés par certains des groupes druidiques qui crient au scandale aujourd’hui !

Concernant la création d’une charte druidique :

Le contexte dans lequel est apparu la volonté de créer une charte druidique nous interpelle, car elle semble s’appuyer sur un discours intégriste qui cherche avant tout à aller “contre”. En l’occurrence, aller particulièrement contre l’Ordre Druidique de Dahut qui a pourtant 10 ans d’existence (pourquoi ne pas s’être émus plus tôt ?) et aussi contre tous les autres groupes dont le fonctionnement ou les discours remettent en question l’influence de ces druides ou qui ne sont pas en filiation avec eux. Il semblerait bien que cette charte ait été lancée en réaction à l’émergence d’une différence, et non par volonté première de rassembler par-delà les divergences et d’avoir une véritable réflexion théologique de fond, portée par l’ouverture et la tolérance.

À ce sujet, il nous paraît pertinent de rappeler que par le passé, au début des années 2010, il y a déjà eu une tentative (sous le vocable de Comarlia) par de nombreux groupes druidiques d’établir une charte commune, une définition du druidisme (la Gorsedd de Bretagne avait brillé par son absence d’ailleurs) et cela s’était terminé en fiasco du fait d’une guerre d’egos.

Par ailleurs, lorsque l’ODD a lancé il y a quelques années un appel pour rassembler les groupes druidiques autour d’une réflexion commune concernant la question de la laïcité, aucun groupe, à part un druide (Bran Du en l’occurrence, qui a relayé notre initiative sur son blog) n’a daigné nous répondre !  Le manifeste qui a été produit à l’époque en interne par les membres de l’ODD, à défaut de pouvoir échanger avec d’autres, est d’ailleurs toujours consultable sur notre site.

Cet intégrisme et cette stigmatisation de la différence créent et encouragent, notamment sur les réseaux sociaux, moquerie, haine et rejet. Ils sèment de la discorde, de la confusion auprès du public qui a déjà du mal à y voir clair, et renvoie une image négative du druidisme en donnant l’impression d’une énième bataille de clochers. Nous avons constaté en particulier et déplorons une réelle volonté de certains pratiquants du néo-druidisme de jeter du discrédit sur notre institution, notamment par le biais de parutions dans les journaux, comme ici, et sur Facebook.

Nous réalisons ainsi que l’opprobre jeté sur l’ODD est surtout motivée par le rejet de la différence et par la détestation. L’histoire des religions et des croyances a su montrer qu’en matière de tradition religieuse, il y a toujours eu des changements, des bifurcations, des schismes. Le néo-druidisme n’échappe pas à la règle, ce qui montre la diversité et la vitalité des pratiques : c’est même une des spécificités du paganisme, qui fait sa richesse.

Nous avons le droit de ne pas être d’accord, mais cela ne devrait pas se faire dans le conflit, la discorde et la haine, enfants du mensonge et de la diffamation, sources de belliqueuses et stériles querelles qui donnent finalement au public une bien piètre image du druidisme contemporain.

Druidité : esprit de discorde et de division ?

Enfin, concernant le projet de ces groupes druidiques partisans de la « druidité » : dans le fond, l’Ordre Druidique de Dahut est d’accord avec le fait de faire une charte druidique, et ce, même si il revendique le caractère religieux du druidisme et n’est plus en phase depuis une dizaine d’années avec l’approche galloise, “panthéiste-moniste-monothéiste”, tolandienne du XVIIIe siècle. Faire une charte, réfléchir à des définitions claires et poser des axes de réflexion théologique, est donc une bonne idée. Encore faut-il qu’elle soit élaborée en concertation avec l’ensemble des groupes se revendiquant du druidisme, et non par un ensemble refermé sur lui-même, tenant un discours intégriste.

Il est paradoxal à nos yeux que ces groupes se prétendent “rassembleurs” quand des personnes sont exclues d’office de leur rassemblement sous prétexte que leur démarche druidique polythéiste, leur calendrier, leur liturgie sont différents, trop religieux, ou pas assez celtico-compatibles à leurs yeux. On peut s’interroger également sur la cohérence de ces druidisants entre leurs actes et ce qu’ils prônent dans leur prière, notamment : « paix » (« peoc’h ») et « amour » (« karantez »).

Certes, l’Ordre Druidique de Dahut a choisi de ne pas s’enfermer dans des formes fragmentaires du passé, dans un celtisme à tout crin, dans les mythes, dans des constructions et héritages ésotéristes, dans un syncrétisme traditionnel incohérent, ni de s’accrocher à tout prix à une quelconque filiation qui justifierait et flatterait l’ego de qui que ce soit.

Mais notre approche opérative et religieuse qui dérange tant procède pourtant de la même volonté que les Anciens : écouter le sacré, communier, se relier aux Divinités, et œuvrer au nom d’une Tradition que nous souhaitons vivante, curieuse, ouverte sur la société d’aujourd’hui.

Il y a des divergences de fond et de forme entre la Gorsedd de Bretagne, les groupes druidiques panthéistes et nous il est vrai, mais il existe aussi des convergences, des points communs. D’ailleurs certains sacerdotes de l’ODD sont mêmes issus de ces groupes au sein desquels ils ont vécu leurs premières initiations et expériences, et qu’ils ont ensuite quitté car leurs expériences religieuses n’étaient plus en phase avec le fonctionnement interne et les pratiques. Par exemple, deux de nos sacerdotes ont été initiés et reconnus respectivement Barde et Ovate par l’Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier après plusieurs années d’appartenance et de cheminement. Et le nom druidique de la personne de notre groupe (notre dirigeante en l’occurrence), si décrié par Per Vari Kerloc’h, a été validé à l’époque par l’ADCS.  Ainsi, pour ceux pour qui la filiation a tant d’importance, et malgré le fait que pour l’Ordre Druidique de Dahut cela ne fonde pas sa légitimité, il existe bien une filiation qui relie l’ODD au reste du mouvement néo-druidique qui aujourd’hui l’exclut et le rejette.

L’ODD, une institution druidique sérieuse

Ainsi, contrairement à ce que certains détracteurs ultra-conservateurs du néo-druidisme veulent vous faire croire, l’Ordre Druidique de Dahut est une institution religieuse polythéiste sérieuse, en déploiement depuis bientôt 10 ans, ouverte sur le monde, qui a des projets et des valeurs fortes et dont les sacerdotes sont investis dans le service aux fidèles et aux divinités, soutenus par leur foi et inspirés par le sacré. Et cette institution estime que, afin de ne pas se scléroser et tomber dans l’intégrisme, la Tradition druidique, au XXIe siècle, peut et doit toujours se renouveler, se régénérer, pour garantir sa vitalité et son adéquation au temps dans lequel elle s’inscrit. C’est pourquoi ses pratiques sont fondées sur l’écoute et la reliance, autant que sur les héritages du passé, passés au crible de l’expérience, n’en déplaise à ceux pour qui le passé seul est légitime à enfermer l’élan religieux…

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Pour conclure, nous ne pouvons que retourner à ces individus qui s’acharnent à nous discréditer la question de qui au demeurant « salit et discrédite l’image du druidisme », en se laissant aller ainsi à de tels débordements de mensonges, d’accusations infondées, de haine et d’insultes gratuites, alors même que de notre côté nous n’avons jamais émis la moindre critique sur leurs pratiques et discours, respectant leur liberté de croyance.

Nous estimons cependant qu’à ce jour, ils ont dépassé les limites de leur liberté d’expression en portant ainsi atteinte à l’honneur de notre institution, et demandons à ce que cessent immédiatement ces insultes et accusations mensongères.

Préparer et vivre le Solstice d’Hiver : quelques symboles et coutumes païens

Bien vivre le Solstice d’Hiver en vue de franchir la nouvelle année solaire, cela se prépare.

Alors que s’approchent le Solstice d’Hiver et ses célébrations, tant sacrées que profanes, il est intéressant de considérer quelques symboles forts qui ont été récupérés, et ont vu leur sens profond déformé, par la communauté chrétienne d’abord, et la société de consommation ensuite… Ces symboles viendront nourrir avec profit la préparation de tous les aspects profanes des cérémonies.

Vivre le Solstice d’Hiver avec lumières et bougies

Vivre le solstice d’hiver à la lumière d'une bougie posée sur une bûche

Ce sont les symboles les plus évidents de l’hommage rendu à la lumière de Belenos qui persiste au cœur de l’hiver malgré le raccourcissement des jours.

Les bougies de cire d’abeille, avec leur belle couleur jaune et leur odeur parfumée, sont bien sûr les complices de cette période les plus agréables pour les sens. Mais les bougies plus classiques, grandes et petites, et les sources plus modernes de lumière, comme les guirlandes lumineuses, sont tout aussi à même de participer à l’esprit du Solstice.

Voici un exemple de pratique symbolique à mettre en œuvre dans les foyers la nuit du Solstice d’Hiver, simple et basée sur le sens profond de ce moment fort de l’année solaire. Il ne s’agit pas ici d’invoquer la divinité, ce qui relève de la responsabilité des sacerdotes au sein des cercles sacrés, mais bien d’une pratique familiale relevant du « religieux profane » et venant nourrir la vie de la communauté en marge des cérémonies sacrées.
Prévoir une bougie pour chaque membre de la maisonnée, et une pour Belenos. Au coucher du soleil, saluer le dernier regard de Belenos avant la nuit la plus longue, et allumer la bougie qui lui est dédiée. La disposer dans un endroit « caché », d’où on ne puisse pas voir sa luminosité. Cela peut être par exemple au sein d’un autel dédié exprès à pour Belenos à l’occasion du Solstice. Puis, une fois la nuit bien noire, éteindre toutes les sources de lumière (y compris le feu du foyer), et méditer ensemble sur cette apogée de la saison sombre, accueillir l’obscurité nécessaire, douce et bienveillante. Et au bout d’un moment, au sein de cette nuit profonde, aller chercher et découvrir la lueur de Belenos, révéler à tous comment elle demeure vivace au cœur de l’hiver, bien qu’affaiblie, amoindrie. Prendre le temps de la chercher en soi, en son propre cœur, prendre conscience de la « graine d’or » qui demeure toujours, inaltérable, en soi, au fond du chaudron sombre de l’hiver. Honorer Belenos, le remercier pour ce présent et faire offrande, avec simplicité et humilité. Et enfin, grâce à cette lueur chaude et vive, rallumer d’abord le feu du foyer, puis la bougie de chaque membre de la maisonnée, bougie qu’il pourra garder à ses côtés tout au long de la soirée de fête, pour éclairer la table, puis pour illuminer doucement la maison jusqu’au lever de Belenos. Il sera alors temps d’honorer à nouveau la glorieuse radiance de cet Aîné, qui va désormais aller grandissant jusqu’au Solstice d’Été.

La célébration de l’arbre toujours vert

Bien vivre le solstice d’hiver avec le houx, beau symbole de cette période

Les arbres à feuillage persistant (tels que sapins, pins, houx, ifs…) sont des symboles d’espoir donnés par la végétation qui demeure vivace alors même que les autres végétaux perdent leurs feuilles. Ils ont à ce titre traditionnellement une place particulière dans la décoration et les pratiques profanes du Solstice d’Hiver.
Néanmoins, le respect dû à ces êtres comme à tous les autres fait qu’il n’est pas juste de les couper pour le simple plaisir de décorer nos intérieurs. Si l’on souhaite les honorer pour l’espoir que leur feuillage vert nous inspire, le mieux est d’aller leur rendre visite et les décorer dans leur milieu naturel (avec des éléments biodégradables et non durables, bien sûr). Si l’on veut en avoir un près de son foyer, le mieux est alors de le planter dans son jardin (dans ce cas on peut utiliser des décorations classiques).
Par ailleurs, en remplacement ou en complément de ce qui vient d’être évoqué, si l’on souhaite associer ce symbole à l’embellissement de son foyer à cette période, le plus juste est d’utiliser un substitut artificiel (même si cela part d’une bonne intention, les résineux en pot ne survivent pas en général à plusieurs semaines dans un environnement chauffé en intérieur). Dans ce domaine, il existe une très grande variété de produits dans le commerce, qui ont l’avantage d’être durables et réutilisables si l’on en prend soin, ou de projets à mettre en œuvre (feuilles de houx en feutre sur la table, sapin en carton…).

La bûche

Bien vivre le solstice d'hiver avec la bûche décorée

Le bois que l’on partage avec ceux qui en manquent pour nourrir le feu de leur foyer au cœur de l’hiver est un symbole fort de solidarité : chaleur et lumière en devenir offerts avec générosité, d’abord par les êtres végétaux désincarnés, ensuite par les membres de la communauté qui en ont fait provision.

Il est bon de se souvenir de ce sens premier du symbolisme de la bûche du Solstice d’Hiver lorsque l’on prépare un dessert qui en a la forme ou que l’on décore de vraies bûches ou branches pour orner la table, offrir à ses proches, ou encore placer autour du feu communautaire ou amener en offrande à Belenos lors de la célébration sacrée menée par les sacerdotes.

Respect du monde végétal

De manière générale, il est bon de se rappeler que prélever des éléments végétaux sur les plantes vives doit se faire avec parcimonie et en conscience : la coupe des extrémités des branches ou des fleurs ne mettra pas en danger la vie de la plante, mais ne dispense pas d’une demande respectueuse et de remerciements sincères. Dans l’absolu, si l’on souhaite enrichir d’éléments naturels la décoration de son foyer, il est plus juste de s’en tenir aux feuilles, branches et fruits naturellement tombés à terre, ou alors de solliciter l’approbation des Aînés maîtres du monde végétal : Aesus et Airmid, par l’intermédiaire des sacerdotes (Ovates ou Prêtres).

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« Préparer et vivre le Solstice d’Hiver : quelques symboles et coutumes païens » est à présent terminé. Retrouvez-le plus étoffé et actualisé dans le numéro 0 de la revue druidique La Voix d’Ys. Numéro gratuit.

Nouveau Barde dans le Collège des Bardes – Communiqué

Un nouveau Barde dans le Collège des Bardes ? Non une Barde(-sse) !

Le Collège des Bardes de l’Ordre Druidique de Dahut a la joie de vous annoncer l’exaltation de Saomma qui a eu lieu le 1er jour du deuxième Grand Quart de la Roue 5 (1 GQ2 Roue 5) soit, comme le veut la Tradition, à l’Aube du jour de Brigia, fête de la Vie et des Bardes.

Cette exaltation, qui suit de nombreuses transes de l’Awen, s’est accomplie en présence du Maitre de Vérité, Ogmios, et de la Déesse Brigantia. Elle fait de Saomma une Inspirée en charge d’une pleine responsabilité et autorité sacerdotales.

Saomma : nouveau Barde dans le Collège des Bardes. Une barde femme !
Saomma tout sourire quelques jours avant son exaltation… Photo par Yavanna

Toute l’équipe des ministres du culte de l’ODD lui souhaite avec cœur et ferveur courage et persévérance dans ses arts, discernement et humilité sur cette voie d’inspiration et d’engagement religieux exigeant qu’est le bardisme.

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C’était Nouveau Barde dans le Collège des Bardes – Communiqué. Suivez-nous sur Instagram !

Fonctionnement du calendrier païen : atelier en ligne

Nous avons le plaisir de vous annoncer que l’atelier en ligne sur le fonctionnement du calendrier païen proposé dans le cadre de La Voix d’Ys, est désormais parfaitement au point, et que nous allons pouvoir commencer à organiser des sessions pour vous le présenter.

Fonctionnement du calendrier païen : atelier en ligne

Nous vous rappelons que cet atelier de 2h est animé par Yavanna et s’intitule « Le calendrier païen ~ Des cycles naturels aux fêtes païennes : un outil puissant et cohérent pour retrouver la connexion avec le monde vivant et le sens de l’incarnation ». Il présente la structure et le message spirituel du calendrier païen. Il comprend également l’envoi du support de présentation de 39 pages en format PDF, et la mise à disposition de l’enregistrement de l’atelier en vidéo pour visualisation en replay durant une semaine.

Il vous est proposé moyennant une participation de 20 euros par personne. Enfin, cet atelier est organisé à partir de 10 personnes minimum et accueille jusqu’à 15 personnes maximum.

Prochaine session

A définir.

Caricaturer : pour la liberté de la presse

Caricaturer est un droit fondamental relié à la liberté de la presse, mais certains religieux catholiques ou monothéistes « modérés » veulent censurer. Voici un communiqué de l’ODD.

L’Ordre Druidique de Dahut souhaite réagir aux propos de certains dignitaires de l’église catholique qui veulent revenir sur la liberté de critiquer et de caricaturer, partie intégrante de la liberté d’expression.

Ils semblent en effet croire, et faire croire, que reculer sur cette liberté fondamentale en rétablissant le délit de blasphème (qui a été abrogé en France en 1881 dans la loi relative à la liberté de la presse) ferait baisser les tensions actuelles, que masquer les caricatures religieuses ferait disparaître les problèmes dans les relations entre les membres des différentes communautés religieuses, les athées et les agnostiques.

Or nous pensons pour notre part, bien au contraire, que la liberté d’expression pleine et entière est le meilleur terreau pour la paix sociale, et qu’apprendre à tous à accepter la critique, l’ironie, la caricature, est la vraie solution pour que ce problème cesse. Car ce problème ne vient pas des auteurs des caricatures, mais du manque d’éducation et d’entièreté des personnes qui s’en offusquent.

Lorsqu’on est bien droit dans ses convictions, juste et entier, qu’on a confiance en soi, on est à même de recevoir le jugement et la critique avec détachement. Celle-ci glisse sur la sphère de l’entièreté sans rien accrocher… Alors qu’elle vient heurter toutes les aspérités qui dépassent chez ceux qui ne sont pas entiers (peurs, doutes, frustrations…).

Ainsi, dans le domaine religieux, certains sont enfermés dans des dogmes sclérosants qui déchainent des passions et des réactions disproportionnées, alors que d’autres sont alignés avec une foi profonde et vivante, cultivent ouverture et compréhension, s’ouvrent à l’altérité et à la pluralité du monde, et sont alors en capacité d’accepter la critique sans affect.