Catégorie : Tradition

Préparer et vivre le Solstice d’Hiver : quelques symboles et coutumes païens

Bien vivre le Solstice d’Hiver en vue de franchir la nouvelle année solaire, cela se prépare.

Alors que s’approchent le Solstice d’Hiver et ses célébrations, tant sacrées que profanes, il est intéressant de considérer quelques symboles forts qui ont été récupérés, et ont vu leur sens profond déformé, par la communauté chrétienne d’abord, et la société de consommation ensuite… Ces symboles viendront nourrir avec profit la préparation de tous les aspects profanes des cérémonies.

Vivre le Solstice d’Hiver avec lumières et bougies

Vivre le solstice d’hiver à la lumière d'une bougie posée sur une bûche

Ce sont les symboles les plus évidents de l’hommage rendu à la lumière de Belenos qui persiste au cœur de l’hiver malgré le raccourcissement des jours.

Les bougies de cire d’abeille, avec leur belle couleur jaune et leur odeur parfumée, sont bien sûr les complices de cette période les plus agréables pour les sens. Mais les bougies plus classiques, grandes et petites, et les sources plus modernes de lumière, comme les guirlandes lumineuses, sont tout aussi à même de participer à l’esprit du Solstice.

Voici un exemple de pratique symbolique à mettre en œuvre dans les foyers la nuit du Solstice d’Hiver, simple et basée sur le sens profond de ce moment fort de l’année solaire. Il ne s’agit pas ici d’invoquer la divinité, ce qui relève de la responsabilité des sacerdotes au sein des cercles sacrés, mais bien d’une pratique familiale relevant du « religieux profane » et venant nourrir la vie de la communauté en marge des cérémonies sacrées.
Prévoir une bougie pour chaque membre de la maisonnée, et une pour Belenos. Au coucher du soleil, saluer le dernier regard de Belenos avant la nuit la plus longue, et allumer la bougie qui lui est dédiée. La disposer dans un endroit « caché », d’où on ne puisse pas voir sa luminosité. Cela peut être par exemple au sein d’un autel dédié exprès à pour Belenos à l’occasion du Solstice. Puis, une fois la nuit bien noire, éteindre toutes les sources de lumière (y compris le feu du foyer), et méditer ensemble sur cette apogée de la saison sombre, accueillir l’obscurité nécessaire, douce et bienveillante. Et au bout d’un moment, au sein de cette nuit profonde, aller chercher et découvrir la lueur de Belenos, révéler à tous comment elle demeure vivace au cœur de l’hiver, bien qu’affaiblie, amoindrie. Prendre le temps de la chercher en soi, en son propre cœur, prendre conscience de la « graine d’or » qui demeure toujours, inaltérable, en soi, au fond du chaudron sombre de l’hiver. Honorer Belenos, le remercier pour ce présent et faire offrande, avec simplicité et humilité. Et enfin, grâce à cette lueur chaude et vive, rallumer d’abord le feu du foyer, puis la bougie de chaque membre de la maisonnée, bougie qu’il pourra garder à ses côtés tout au long de la soirée de fête, pour éclairer la table, puis pour illuminer doucement la maison jusqu’au lever de Belenos. Il sera alors temps d’honorer à nouveau la glorieuse radiance de cet Aîné, qui va désormais aller grandissant jusqu’au Solstice d’Été.

La célébration de l’arbre toujours vert

Bien vivre le solstice d’hiver avec le houx, beau symbole de cette période

Les arbres à feuillage persistant (tels que sapins, pins, houx, ifs…) sont des symboles d’espoir donnés par la végétation qui demeure vivace alors même que les autres végétaux perdent leurs feuilles. Ils ont à ce titre traditionnellement une place particulière dans la décoration et les pratiques profanes du Solstice d’Hiver.
Néanmoins, le respect dû à ces êtres comme à tous les autres fait qu’il n’est pas juste de les couper pour le simple plaisir de décorer nos intérieurs. Si l’on souhaite les honorer pour l’espoir que leur feuillage vert nous inspire, le mieux est d’aller leur rendre visite et les décorer dans leur milieu naturel (avec des éléments biodégradables et non durables, bien sûr). Si l’on veut en avoir un près de son foyer, le mieux est alors de le planter dans son jardin (dans ce cas on peut utiliser des décorations classiques).
Par ailleurs, en remplacement ou en complément de ce qui vient d’être évoqué, si l’on souhaite associer ce symbole à l’embellissement de son foyer à cette période, le plus juste est d’utiliser un substitut artificiel (même si cela part d’une bonne intention, les résineux en pot ne survivent pas en général à plusieurs semaines dans un environnement chauffé en intérieur). Dans ce domaine, il existe une très grande variété de produits dans le commerce, qui ont l’avantage d’être durables et réutilisables si l’on en prend soin, ou de projets à mettre en œuvre (feuilles de houx en feutre sur la table, sapin en carton…).

La bûche

Bien vivre le solstice d'hiver avec la bûche décorée

Le bois que l’on partage avec ceux qui en manquent pour nourrir le feu de leur foyer au cœur de l’hiver est un symbole fort de solidarité : chaleur et lumière en devenir offerts avec générosité, d’abord par les êtres végétaux désincarnés, ensuite par les membres de la communauté qui en ont fait provision.

Il est bon de se souvenir de ce sens premier du symbolisme de la bûche du Solstice d’Hiver lorsque l’on prépare un dessert qui en a la forme ou que l’on décore de vraies bûches ou branches pour orner la table, offrir à ses proches, ou encore placer autour du feu communautaire ou amener en offrande à Belenos lors de la célébration sacrée menée par les sacerdotes.

Respect du monde végétal

De manière générale, il est bon de se rappeler que prélever des éléments végétaux sur les plantes vives doit se faire avec parcimonie et en conscience : la coupe des extrémités des branches ou des fleurs ne mettra pas en danger la vie de la plante, mais ne dispense pas d’une demande respectueuse et de remerciements sincères. Dans l’absolu, si l’on souhaite enrichir d’éléments naturels la décoration de son foyer, il est plus juste de s’en tenir aux feuilles, branches et fruits naturellement tombés à terre, ou alors de solliciter l’approbation des Aînés maîtres du monde végétal : Aesus et Airmid, par l’intermédiaire des sacerdotes (Ovates ou Prêtres).

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« Préparer et vivre le Solstice d’Hiver : quelques symboles et coutumes païens » est à présent terminé. Retrouvez-le plus étoffé et actualisé dans le numéro 0 de la revue druidique La Voix d’Ys. Numéro gratuit.

Réforme du calendrier païen

Avec l’accord du Conseil Sacerdotal, moi Yavanna, dirigeante de l’Ordre Druidique de Dahut, ai décidé de procéder à une réforme du calendrier païen de l’ODD, au regard de la numérotation des Roues lunaires qui en forment la base.

réforme du calendrier païen

Objectifs de cette réforme du calendrier païen

En effet jusqu’à présent les Roues étaient numérotées à partir du début de Roue qui a vu la fondation de l’Ordre Druidique de Dahut.

Afin de faciliter la communication et les échanges avec l’ensemble de la communauté païenne, nous avons donc décidé de caler la numérotation des Roues sur un évènement qui serait commun à toutes les traditions païennes, et non pas seulement propre à la tradition européenne.

Nous avons choisi pour cela de désigner comme numéro 1 la Roue dont le début a vu une conjonction entre les débuts des cycles solaires et lunaires. En effet, le Solstice d’Hiver, qui marque le début de l’année solaire, a alors coïncidé avec la fin du Temps Hors du Temps et la partie de la grande fête sacerdotale d’Omnia qui marque le début de la Roue.

Ce moment exceptionnel peut être vu comme le début d’une nouvelle ère, et est désormais choisi par l’Ordre Druidique de Dahut pour marquer le début de la Roue 1 dans sa numérotation officielle.

Conséquences pratiques

En conséquence, nous sommes entrés depuis le lever du soleil dans la Roue 4 selon la nouvelle numérotation, et non la Roue 7. J’en profite d’ailleurs pour vous souhaiter une excellente nouvelle Roue !

Le temps « 0 » correspondant quant à lui au Temps Hors du Temps entre la Roue -1 et la Roue 1.

Et la fondation de l’ODD se trouve désormais en début R -3.

Vous trouverez ci-dessous un tableau de correspondance entre l’ancienne et la nouvelle numérotation.

Ancienne numérotation Numérotation réformée
7 4
6 3
5 2
4 1
3 -1
2 -2
1 -3

Les registres de l’ODD et autres documents produits antérieurement à cette réforme (articles de site, revue…) ne seront pas modifiés, mais un document explicatif sera ajouté, comprenant ce tableau de correspondance.

Pour mieux comprendre le calendrier païen

Par ailleurs, cette annonce est également l’occasion de rappeler que l’ODD propose, parmi ses prestations de découverte du druidisme, un atelier sur le fonctionnement et le message spirituel du calendrier païen, animé par Yavanna et organisable à la demande en visio-conférence pour des groupes de 10 personnes minimum et 15 personnes maximum.

Dagda Dieu par le Chêne, Patron des Druides

Emblème du Dagda
Emblème du Dagda

Jeune Dieu très proche des hommes, Dagda est une divinité qui enseigne aux Druides, qui lui sont dévoués. C’est d’ailleurs Dagda qui valide le cheminement du Druide et l’initie, après de très nombreuses années de façonnage intérieur et d’écoute, et cela un jour de Dagdia, fête de l’Incarnation.

La notion de vision claire qui accorde la compréhension juste s’incarne dans l’Œil du Dagda, qui ouvre sur le monde un regard optimiste et bienveillant. Par ailleurs, l’association de cette divinité avec le Chêne a amené la tradition de culture dite « celtique » à représenter symboliquement le Druide comme un sanglier. Le Dagda est ainsi tel le chêne maître ancien et tortueux, qui répand ses fruits pour nourrir le monde, cette glandée de la connaissance qui a vocation à croître en chacun de nous.

Dagda et son serviteur : le Druide

Dagda est une divinité particulièrement optimiste qui encourage les Druides à porter un regard bienveillant sur l’univers, à cultiver la confiance en l’humain et surtout la compréhension profonde de toutes ses imperfections.
Le savoir est accessible à tous. Cependant pour que celui-ci devienne co-naissance, le Druide chemine en sagesse en connexion avec l’esprit et surtout le cœur : en conscience, avec cohérence et courage, nourri de foi et de respect de tout ce qui vit.
Cela suppose une profonde remise en question de ce qui est acquis et certain en lui : œuvre intérieure d’acceptation du changement. C’est au Druide d’exercer son juste regard et de faire le tri entre une connaissance vivante au service des hommes et des divinités et un savoir pour le savoir, une érudition déconnectée de l’expérience de la reliance, un faire vidé d’Être et de sens.

 

Feuille de chêne du Dagda

Cela passe également par la mise en retrait des forces de l’ego, par une phase profonde d’écoute et de silence en soi, et par la pratique quotidienne de la non-pensée. Telles sont quelques-uns des exercices qui jalonnent le chemin du druide pour qu’émerge la « haute » pensée : celle qui est en accord avec soi et l’autre, harmonieuse et empathique, loin de toute tempête et tout désir d’emprise et de contrôle.

La parole de transmission du Druide se veut alors lumière, chasseresse de l’ignorance qui touche droit au cœur. Ce qui gouverne la droiture et la constance du Druide, c’est le respect de tous les êtres et la bienveillance. Fondamentalement, celle-ci n’a aucun lien avec l’aspect moral du bien et du mal. Elle n’est pas non plus compassion, ni Amour (car celui-ci ne saurait être issu d’une intention). La bienveillance est une posture intérieure naturelle qui émane de l’Être pour que la relation entre les êtres puisse s’épanouir harmonieusement et que la communication subsiste même en cas de conflit.

Les missions du Druide

Le Druide n’est pas un leader gestionnaire de groupes humains. Il n’a pas non plus autorité pour œuvrer comme un ovate au cœur des cérémonies, il ne procède pas en effet aux invocations et à la rituélie.
Le Druide est un sacerdote qui sert le Dagda en lui rendant culte et en transmettant ses paroles.

Il est un passeur de sens qui voit, qui connaît les vérités théologiques et sait les transmettre dans la nuance, avec adresse et subtilité. Il révèle aux personnes profanes certaines clefs des mystères sacrés qui se manifestent lors des cérémonies.
Il est pont entre le sensible et l’intelligible. Il engendre le sens, en vertu des cordes vibrantes de son cœur et de la clarté de son esprit.

Il accompagne et soutient spirituellement hommes et femmes qui souhaitent arpenter les chemins de l’Être.
Ainsi le Druide enseigne avec lucidité, il est le pédagogue qui accompagne la maturation de l’esprit et l’autonomie de l’Être, qui n’a de cesse de tirer chacun vers le meilleur de lui-même.
Il est le philosophe qui invite à penser par soi-même, le chercheur qui vulgarise avec sensibilité et intelligence. Il est celui qui crée le lien entre le Logos et le monde des Dieux et des Déesses, entre science et religion.

Il est en conséquence le farouche ennemi de l’ignorance, mère de la superstition, du mensonge et de la médiocrité.

Le regard et le sourire d’une personne reconnue Druide par le Dagda en disent long sur sa posture intérieure. Son Être qui rayonne, son honnêteté exemplaire sont les reflets de la lumière du Dagda qui transparaît à travers lui.

Dagda sous le Chêne

Cernunnos Dieu de Vie, Maître des Animaux et des Instincts

Cernunnos Dieu de Vie sur le Chaudron de Gundestrup

En tant que prêtre serviteur de Cernunnos, Taliesin livre ici l’approche issue de son expérience. Il s’agit d’un reflet qui ne dit pas tout, l’essentiel étant, selon la Tradition, transmis par l’oralité. L’écrit ici ne remplace pas l’expérience de chacun que nous vous invitons à vivre au sein des cercles sacrés, dans le cadre de cérémonies auprès des sacerdotes, avec leur soutien et leur accompagnement.

Cernunnos, Dieu de Vie

Il me paraît pertinent de rappeler que cette divinité est le Dieu de la Vie dont il est le garant et non le Dieu « de la Nature » : le grand Cornu n’a pas la maîtrise du monde végétal, ni du monde minéral avec qui il collabore. Il s’inscrit dans le Panthéon de la Vie avec les Aînés Aesus et Airmid (le monde végétal) et la divinité liée aux champignons et, comme eux, il demeure très « sensible » aux cycles solaires et aux transformations liées aux saisons, d’où l’attribution au Grand Cornu par les Celtes de cornes de cerf notamment.

Considérations diverses et figées sur le Grand Cornu

Certains disent du Grand Cornu qu’il est une divinité uniquement gauloise s’appelant « Cernunnos ». Certains peuples ou ethnies de Gaule l’ont nommé ainsi à leur époque, ce qui en soi permet de savoir de nos jours de quelle divinité nous parlons en lien avec notre continent, mais cela n’en fait pas pour autant un dieu « gaulois » au sens strict puisque son culte est plus ancien que les Celtes, et encore moins un « Dieu Cerf ». Le Grand Cornu et sa Prêtrise ne sont pas liés à un seul peuple et encore moins à une culture et une tradition uniques. Présent sur toute la planète, sous des formes diverses et des noms variés également, suivant les traditions qui résonnent dans les pays et les continents, cette divinité est le garant du feu de la Vie, des forces génésiques et le protecteur (à un certain niveau) du monde animal, dont l’homme fait partie.

D’autres considèrent Cernunnos comme un dieu « total », qui rassemblerait de multiples aspects symboliques, universels et « cosmiques », et qu’il serait médiateur « entre le Ciel et la Terre ». Cela déploie l’idée que Kernunos1, par une souveraineté qu’il détiendrait, assumerait une suprématie sur tout, et de ce fait supplanterait les autres divinités et surtout les Aînés. Du point de vue de la Tradition et de mon expérience, cette position n’est pas tenable. Il faut apprendre à dépasser l’héritage figé, que l’on trouve notamment dans les livres, et savoir à mon sens dépasser les considérations symboliques, les interprétations intellectuelles et les fantasmes, chercher la relation avec la divinité et se laisser œuvrer par elle.

Torque de Cernunnos avec son emblème

Enfin, certains l’inscrivent dans un « bithéisme » en l’associant à « LA Grande Déesse »2, quand il ne devient pas un beau gosse body-buildé romantique avec des cornes sur la tête arpentant des bois aux fées – illustration fantasmatique qui pullule partout sur internet. Réduire le Grand Cornu à un homme séduisant, « cool et fun » embrassant sa belle, personnage fortement humanisé et virilisé, tout en occultant soigneusement l’animalité inhérente à Kernunos, est à mon sens réducteur, pour ne pas dire caricatural et entretient l’ignorance.

Kernunos est puissance instinctive et sexuelle et n’a pas à ma connaissance de déesse parèdre parmi toute celles qui œuvrent3. Et, sur le plan sacré, ce sont les Prêtres et les Prêtresses du Cornu qui signifient et rendent dynamique la polarité sexuelle qui se joue dans le monde vivant.

  1. Le Dieu n’a que faire de la façon dont est orthographié son nom. Je pourrais aussi l’écrire « Kernounos », qui est la transcription de la façon dont il m’arrive de le nommer.
  2. À titre de druidisant sacerdote, il n’y a pas pour moi de « Grande Déesse » mais plusieurs Déesses.
  3. Au nom de la Tradition, ma Prêtrise ne peut également cautionner la représentation systématique de couples de divinités et du syncrétisme divin, héritage du celtisme, tel que le couple Rigani avec Cernunnos mélangé avec Esus et Taranis par exemple.

Emblème de la Prêtrise de Cernunnos Dieu de Vie et des AnimauxEmblème de la prêtrise de Kernunos

Avec Cernunnos, les instincts, les puissances sauvages, primaires et sexuelles sont à l’œuvre

Relié au Chaudron du bas, du Ventre, Kernunos est esprit brut et sauvage qui déploie et libère en les êtres animés les puissances sexuelles, les forces de fécondation et de fertilité et surtout les instincts. Ensemenceur, il représente ainsi l’état de nature dans son aspect le plus libre, affranchi de l’état de culture. Il est l’initiateur sexuel des hommes et des femmes par le serpent, et son animalité invite le païen à s’affranchir des normes et à écouter ses instincts.

Avec le Cornu, il ne s’agit pas de « dépasser » notre dimension d’être instinctif et sauvage, ni de refouler les forces primales et les peurs en soi, mais de pleinement accueillir ces dernières, d’en jouir, apprendre à les connaître par l’expérience du corps, en considérant qu’elles font partie de notre état de nature.

L’être humain est un animal et doit l’accepter avec courage, non ranger cet état de fait sagement derrière une triplicité et une vision intellectuelle et rassurante de Kernunos.

Le Pre^tre de Cernunnos devant le feu de la Vie durant une cérémonie dédiée au Cornu

Cernunnos Dieu de Vie, d’essence de mort : son lien à l’Autre-Monde

Par les cornes, le Géant aux animaux est connecté à l’Autre-Monde (nommé Sidh dans les textes irlandais), dont il traverse les strates. Il protège des lieux spécifiques interfacés au Sidh. Il est anima (dans le sens premier et non sens jungien) qui toujours circule entre l’Autre-Monde et notre monde. Cernunnos est un arpenteur des mondes, un marcheur du monde sauvage qui n’œuvre pas systématiquement dans les forêts. Toujours il se déplace, nomade entre les mondes. En aucun cas il n’est le Gardien de l’Autre-Monde comme je l’ai vu trop souvent écrit, cette fonction étant réservée à l’Aîné Sucellos. Il est encore moins un Dieu en lien avec la Mort, domaine entre autre réservé à l’Aînée Ahès. Le Dieu Cornu, qui défend la Vie, ne lutte pas contre la Mort – ceci serait une aberration au regard des lois naturelles et de la Coutume, car Vie et Mort sont intrinsèquement liés en fin de compte, créant la dynamique fondamentale du Vivant et du Mort. Mais Cernunnos se situe dans un principe créateur de Vie et de potentiel. Il porte concentré en lui la flamme de la Vie qu’il déploie dans la reproduction de tous les animaux.

Ce texte Cernunnos Dieu de Vie est un extrait d’un article plus complet publié dans un numéro spécial de la revue druidique la Voix d’Ys.

Roue druidique de l’ODD

Une Roue druidique visuelle basée sur le rythme lunaire de Belisama

En complément des calendriers de correspondance entre le calendrier païen de l’ODD et le calendrier civil, déjà présents sur la page du site dédiée au calendrier druidique depuis plus de deux ans maintenant, sont désormais disponibles des représentations synthétiques de la Roue druidique, incluant les fêtes sacerdotales, solaires et celles dédiées aux divinités, ainsi que les lunes noires et pleines lunes des treize lunaisons de la Roue.

Ce nouvel outil visuel permet d’embrasser l’ensemble des célébrations en un coup d’œil, et de rendre compte de la danse réciproque des rythmes solaires et lunaires, source de la « mutabilité » des grandes fêtes sacerdotales et en conséquence de la complexité et de la richesse des célébrations païennes, ainsi que nous le rappelions dans l’article sur Le calendrier païen : entre retour aux sources du fond et modernisation de la forme.

Le premier anneau, extérieur, abrite les quatre grandes fêtes sacerdotales, Omnia, Brigia, Dagdia et Lughia, qui servent de base à l’ensemble. Le référentiel est ainsi lunaire, puisque le moment de ces fêtes est fixé par le rythme de Belisama. Le deuxième anneau en allant vers le centre présente les fêtes solaires, équinoxes et solstices, puis le disque central voit le déploiement de toutes les autres célébrations, fêtes de divinités, éclipses, cérémonie du Chaudron…La lecture commence en haut, avec la lune noire d’Omnia qui marque le début de la Roue, puis elle suit le sens solaire en descendant vers Brigia.

N’hésitez pas à les télécharger sur la page du calendrier et les imprimer pour vous approprier les rythmes du calendrier païen et ne rater aucune fête !

Une animation pour constater les décalages entre fêtes lunaires et solaires

L’animation ci-dessus, qui présente la succession des Roues 3 à 7, permet par exemple de percevoir clairement le décalage progressif des fêtes solaires (ainsi que des fêtes de divinités fixées en fonction des solstices et des équinoxes) par rapport à la base lunaire du calendrier, et notamment aux fêtes sacerdotales. Tandis que les célébrations fixées en fonction des fêtes sacerdotales, comme la fête de Ardianna ou la cérémonie du Chaudron paraissent immobiles, les solstices et équinoxes semblent ainsi visuellement « reculer » au fil des Roues !

Bien sûr, tout est relatif : si l’on se place du point de vue de l’année solaire, à laquelle nous avons davantage l’habitude de nous référer, ce sont les fêtes sacerdotales et les cérémonies qui leur sont liées qui paraissent « avancer », ainsi que l’on peut le constater si l’on place ces fêtes sur un calendrier civil classique…